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Série des Nautonaphtes

 

Comment identifier les navires de la série des nautonaphtes ?

Lorsque la compagnie des Messageries Maritimes, en juin 1926, lança le THEOPHILE GAUTIER, premier de ses paquebots équipé d'un moteur diesel (et non d'une machine à vapeur comme ça avait toujours été le cas jusque là), elle inventa pour l'occasion un néologisme promis à un brillant avenir pendant les années 30 (mais totalement oublié depuis...) celui de "nautonaphte" (littéralement "bateau à pétrole"). Il fut suivi, entre 1926 et 1944 de 7 autres grands paquebots de luxe, qui portèrent ce qualificatif: ERIDAN en 1929, puis les trois navires de la ligne d'Extrême Orient FELIX ROUSSEL en 1929, GEORGES PHILIPPAR en 1930 et ARAMIS en 1931, suivis de 2 navires destinés à la ligne de l'Océan Indien: JEAN LABORDE en 1931 et MARECHAL JOFFRE en 1933. Un troisième suivit, destiné également à l'Extrême Orient, le PRESIDENT DOUMER en 1935. LA MARSEILLAISE, conçue en 1936, lancée en 1944, et mise en service seulement en 1949 était techniquement un nautonaphte, même si elle n'a jamais porté cet adjectif, déjà obsolète lors de son premier voyage.

Sur le plan de l'identification, 4 de ces navires ne posent pas de problème particulier: THEOPHILE GAUTIER, ERIDAN, et LA MARSEILLAISE sont uniques. Le PRESIDENT DOUMER, dont la coque est identique aux deux navires de l'Océan Indien, en diffère par une cheminée ovale, très différente des 2 cheminées carrées en forme de champignon des deux autres navires.

En ce qui concerne les 5 autres, nautonaphtes à cheminée carrée, certains détails permettent assez facilement de les identifier

Comment différencier les 2 navires de l'Océan Indien des 3 de la ligne d'Extrême Orient?

Si ces 5 navires possèdent tous deux cheminées carrées très particulières, ils différent par la position du pont-promenade des premières, dans l'alignement de la coque pour FELIX ROUSSEL, GEORGES PHILIPPAR et ARAMIS, alors qu'il est en léger encorbellement pour JEAN LABORDE, MARECHAL JOFFRE et PRESIDENT DOUMER

 

Le pont-promenade de l'ARAMIS, dans l'alignement de la coque Le pont-promenade du MARECHAL JOFFRE en léger encorbellement

 

Comment identifier les 3 navires de la ligne d'Extrême Orient?

A partir de 1936, les deux navires survivants, ARAMIS et FELIX ROUSSEL, ne peuvent plus être confondus: le FELIX ROUSSEL a été rallongé, et possède maintenant une étrave inclinée, tandis que l' ARAMIS, non modifié, reste plus court et garde son étrave verticale.

Le problème de l'identification se pose plutôt en début de carrière, avant le naufrage du GEORGES PHILIPPAR et l'allongement du FELIX ROUSSEL.

Un premier élément est la couleur: le FELIX ROUSSEL a toujours été noir avant les travaux de transformation, tandis que les deux autres sont toujours resté blancs.
Le problème est donc de différencier l'ARAMIS du GEORGES PHILIPPAR. La seule différence évidente se trouve au niveau de l'angle formé par l'avant du château et le pont avant. cet angle est droit sur le GEORGES PHILIPPAR(blanc) et le FELIX ROUSSEL (noir), tandis qu'il est arrondi sur l' ARAMIS (blanc).

 

Angle droit et peinture noire de la coque pour le FELIX ROUSSEL Angle droit et peinture blanche de la coque pour le GEORGES PHILIPPAR Angle arrondi et peinture blanche de la coque pour l'ARAMIS

Comment identifier les 2 navires de la ligne de l'Océan Indien ?

Comme leurs demi-frères de la ligne d'Extrême Orient, ces deux navires deviendront après 1937 très différents, le JEAN LABORDE, rallongé, héritera d'une étrave inclinée, tandis que le MARECHAL JOFFRE gardera son avant droit d'origine. Leur silhouette différente permettra de bien les différencier jusqu'en 1940, date à laquelle le JEAN LABORDE finira définitivement de naviguer, tandis que le MARECHAL JOFFRE continuera une longue carrière jusqu'en 1960, après avoir encore subi de nombreuses transformations.

C'est donc là encore pendant leurs premières années que les différences entre les deux navires sont les plus minimes.

Le meilleur moyen de les différencier est de regarder la terrasse située devant le château, dans le prolongement du pont des embarcations. Sur le JEAN LABORDE elle est entourée d'une main courante à claire-voie, tandis que sur le MARECHAL JOFFRE c'est un pavois plein qui l'entoure.

La terrasse à l'avant est entourée d'une main courante à claire-voie sur le JEAN LABORDE La terrasse avant est entourée d'un pavois plein sur le MARECHAL JOFFRE